Translated from English by Eléna Zytnicki for the 3rd biannual Translations Issue
“Maya Lin : Mappings” (Mappings par Maya Lin) est une exposition qui souligne le travail de Maya Lin, une artiste qui interprète la connexion entre les êtres humains et l’environnement qui nous entoure. L’exposition sera présentée au Musée d’Art de Smith College jusqu’au 7 août 2022.
L’exposition s’organise autour de quatre thématiques centrales : l’eau, la terre, la glace et le changement climatique. Lin utilise des matériaux divers comme des épingles en acier, le marbre et des atlas reliés pour jouer avec notre perception des éléments naturels. La Directrice Associée des Affaires Conservateurs au SCMA Aprile Gallant nous dit que « l’axe principal du travail de Maya Lin est le rapport entre les gens et l’environnement : ses œuvres nous transmettent des informations scientifiques qui portent une résonnance émotionnelle importante ».
Depuis le début de son œuvre, Lin continue de centrer les préoccupations environnementales dans son travail. Pendant sa formation en tant qu’étudiante à l’université Yale aux États-Unis, elle se dédie à l’activisme environnemental. Plus tard, elle accentue la « balance et la tension entre les choses créées par l’homme et les choses naturelles » dans son travail mémorial.
Sherry Li/The Sophian
Dans l’exposition Mappings, ses préoccupations prennent une nouvelle forme. Lin nous invite dans un monde technologique interactif dans sa dernière pièce mémorielle intitulée « What is Missing ? » (Qu’est-ce qu’il manque ?), l’une des œuvres centrale de l’expo qui essaye de communiquer les conséquences du changement climatique à travers la planète. L’œuvre fait face au concept du déplacement des bases de référence qui – avec le temps – subissent un changement graduel dans les normes acceptées de la condition naturelle de l’environnement à cause des manques d’informations du passé. En préservant les données sur l’état du monde au passé et au présent, son œuvre nous fait comprendre la dévastation que créent les êtres humains sur terre à une si grande échelle.
Née en 1959, Lin a été reconnue au plan national quand elle a remporté le premier prix du concours pour la création du « Vietnam Veteran Memorial » à Washington DC. Son dernier ouvrage a été de concevoir la reconstruction de la bibliothèque Neilson de Smith College, un projet soutenu par son travail comme concepteur et sculpteur.
Sa connexion à Smith College parvient d’un lien familial. En 1949, la mère de Maya Lin, Julia, fut prise comme étudiante à Smith pendant que le parti communiste de Mao Zedong s’infiltrait à Shanghai. Durant l’invasion de la ville, la mère de Lin a quitté la Chine dans un bateau de pêche seulement muni de deux billets de 10 dollars et son attestation d’inscription cousu à l’intérieur d’une de ses chemises.
Lin nous raconte dans un entretien avec le New York Times, que la construction de la nouvelle bibliothèque était d’une première importance car « si Julia n’avait pas reçu cette bourse d’études pour venir à Smith, elle n’aurait pas pu s’enfuir de la Chine, ce qui veut dire qu’elle n’aurait pas rencontré mon père. Et paf ! En un instant, je cesse d’exister. »
Sherry Li/The Sophian
Le bâtiment de la nouvelle bibliothèque Neilson reflète non seulement cet hommage à l’école mais aussi nous présente l’intérêt de Lin pour développer une relation holistique entre les êtres humains et l’environnement. Par exemple, les fenêtres de l’étage supérieur de la bibliothèque ont étés « couvertes d’un motif ultraviolet – invisible à l’œil humain – qui sert à signaler aux oiseaux la présence d’un obstacle ou d’habitude ils s’y écraseraient. » De plus, une sculpture du « Mill river » fait de billes recyclées orne l’entrée du nouvel immeuble tandis que quelques matériaux de l’ancien immeuble sont aussi intégrés dans la nouvelle construction.
« Le travail de Maya Lin s’harmonise et répond directement à l’environnement qui nous entoure » nous dit Gallant. « Elle est capable de déchiffrer des informations complexes et de les rendre intimes. Elle approche le monde avec une élégance intuitive et une communication personnelle à travers son œuvre. »